La rotation des cultures est l’un des principes fondamentaux pour protéger ses plantes des attaques extérieures. Alors comment protéger votre jardin biologique ?
Dans le jardinage biologique, une des méthodes pour éviter d’avoir des attaques de parasites, consiste à éviter qu’ils ne s’installent. Ce sont l’observation et les nombreux essais menés par des jardiniers qui sont la base de cette technique.
Association de plantes
Certaines plantes cultivées ensemble peuvent avoir un aspect bénéfique :
- Par des substances excrétées par les racines.
- Pour mieux occuper l’espace en profondeur, en hauteur et horizontalement (par exemple, vous pouvez associer le maïs, le haricot et le potiron).
- Pour mieux occuper l’espace en associant des espèces, cycle court et à cycle long (par exemple, le radis et la carotte).
- Pour bénéficier de l’effet protecteur face aux maladies ou répulsif face aux insectes ravageurs de certaines plantes.
En revanche, certaines associations ont un effet négatif.
Certaines plantes peuvent également être associées à des plantes généralement non cultivées, mais qui ont un effet répulsif :
- Contre les fourmis, répandre de la lavande, semer de la mâche ou planter de la menthe.
- Contre les nématodes, le tagète (œillet d’Inde, rose d’Inde, souci) s’avère efficace.
- Contre l’oïdium du rosier, plantez de l’ail.
- Contre les pucerons ou les aleurodes, introduire des œillets d’Inde, du souci ou de la ciboulette à proximité des tomates ou des rosiers.
- Contre le puceron laginère, plantez la capucine au pied de l’arbre.
- Contre la piéride, il faut poser des feuilles de fougères sur les choux.
Plus généralement, dans un jardin, la capucine attire les pucerons, ce qui limitera l’invasion dans le potager.
Préparations à base de plantes
Utilisées en préventif, quelques solutions à base de plantes permettent de renforcer la santé des végétaux et aident ainsi à lutter contre les parasites.
On utilise les préparations de prêle des champs sous forme de décoction ou de purin, pour lutter contre le mildiou des tomates et de la pomme de terre. Attention cependant à l’absence d’efficacité si le temps est chaud et humide.
Le purin d’ortie a un effet stimulant sur la croissance car il est riche en azote. En fortifiant les plantes, il évite les maladies. De plus, il a une action contre les pucerons et les acariens.
Les décoctions de tanaisie et d’absinthe agissent comme répulsif sur les pucerons, les carpocapses et la piéride du chou. Les décoctions de feuilles de noyer agissent contre les pucerons et les chenilles.
Les poudres de roches siliceuses ont une action préventive contre les maladies cryptogamiques et, par temps humide, contre les insectes piqueurs-suceurs et les insectes défoliateurs.
Les algues calcaire comme le lithothamne ou le maërl sont utilisées en poudrage sur le feuillage. Elles renforcent la résistance à certaines maladies (tavelure, oïdium, mildiou) et à certains insectes (doryphore, mouche du poireau, mouche du chou).
Il ne faut cependant pas surestimer l’efficacité des algues.
Favoriser les ennemis des parasites
Les parasites ont généralement des prédateurs qu’il faut protéger. Il est important de leur aménager des espaces où ils pourront se développer, se nourrir, et se réfugier. Bien souvent, ce sont des oiseaux mais aussi beaucoup d’insectes.
La haie est bien souvent le lieu privilégié pour ces auxiliaires. Elle a aussi d’autres avantages car elle protège du vent, freine l’érosion des sols et représente une zone relais pour la faune et la flore. Cette haie doit être composée de végétaux naturellement présents sur la région.
La mise en place dans le jardin d’une bande herbacée permettra d’attirer les insectes pollinisateurs (souci, aneth, lavande, marjolaine, capucine…). Le reste des autres plantes ne pourra que profiter de cette présence.
Les moyens mécaniques
- Le filet anti-insectes empêche les insectes de pondre sur les plantes. Il faut le tendre pendant la périodes des vols.
- Les filets et bandes contre les oiseaux, utilisés surtout pour protéger les arbustes à baies et les arbres fruitiers (cerisiers).
- Le ramassage des parasites est nécessaire pour limiter leur multiplication. Cette méthode n’est possible que lorsqu’ils ne sont pas encore trop nombreux et de taille saisissable.
- Le ramassage des parties atteintes prévient d’une infestation ultérieure et limite l’extension du parasite. Ensuite, il faut détruire les parties de ces plantes par le feu.
- On dispose les anneaux de glu autour des troncs pour attraper les insectes rampants comme les cheimatobies, ou empêcher les fourmis de grimper dans la frondaison pour entretenir des colonies de pucerons.
- Les pièges de glu jaunes permettent d’attirer les insectes qui restent collés et ne peuvent plus aller pondre. Cependant, cela attire tous les insectes, même ceux qui sont bénéfiques. Ces pièges sont très pratiques pour surveiller la densité des ravageurs et décider d’un traitement.
- La confusion sexuelle utilise une substance odorante (phéromone sexuelle) du parasite qui est diffusée pour perturber la communication entre les mâles et les femelles. Ainsi, ils ne peuvent plus se retrouver pour la fécondation. On utilise surtout cette méthode contre la carpocapse du pommier et la tordeuse du pêcher.
La lutte biologique contre les insectes
La lutte biologique utilise les ennemis naturels des ravageurs :
- Le Bacillus thuringiensis est une préparation à base de bactéries qui permet d’éliminer les chenilles des papillons (cheimatobie, piéride, noctuelle, teigne du poireau…)
- Les larves de coccinelles, de syrphes, de chrysopes ont la particularité de manger des pucerons et aident à les éliminer.
- Les guêpes comme Encarsia formosa sont des prédateurs des aleurodes (mouches blanches). Elles viennent pondre dans leurs œufs, empêchant ainsi leur développement.
Malheureusement ces techniques sont difficiles à mettre en oeuvre. C’est pourquoi elles sont surtout réservées aux professionnels (période d’intervention très précise, manipulation délicate…).
La lutte contre les maladies
En jardinage biologique, deux fongicides sont autorisés : le cuivre et le soufre. Le cuivre s’emploie contre différentes maladies dues à des champignons (mildiou, tavelure). Il limite aussi le développement des maladies bactériennes. On utilise le soufre surtout contre l’oïdium et la tavelure.
Trucs et astuces
- Épandre du marc de café sur les rosiers pour éloigner les pucerons et les courtilières.
- Déposez de la suie sur les feuilles de choux envahies par les chenilles.
- Diluez deux poignées de suie dans 8l d’eau pour éloigner les altises.
- Ramassez les doryphores des pommes de terre et d’aubergines, réduisez-les en cendres ou en purin puis répandez sur les plantes atteintes. En cas de fortes attaques, poudrez le feuillage de lithotamne ou de poudre de roches. Traitez aussi au purin d’ortie.
- Pour éviter la fonte des semis, il suffit parfois de saupoudrer dans le sillon du semis du charbon de bois en poudre ou des mousses des bois séchées en surface sur les godets.
- Le charbon de bois s’utilise aussi en décoction dans l’eau pour éviter les pourritures.
- Douchez les conifères contre les acariens qui n’aiment pas l’humidité (2 à 3 jours de suite).
- Nettoyez les boucliers de cochenilles en pulvérisant de l’eau et du savon pur de Marseille puis appliquez de la roténone.
- Pour repousser les vers blancs tapis dans le sol, enfouissez des feuilles de chou, de navet ou de moutarde, en les hachant grossièrement.
Trois recettes efficaces
Le purin d’ortie
Mettre environ 1kg d’ortie pour 10 litres d’eau dans un grand récipient. Laisser fermenter 12 à 24 heures pour une utilisation comme insectifuge. Filtrer ou pulvériser. Pour une utilisation comme fertilisant, la fermentation sera menée pendant environ deux semaines. Après filtration, le purin sera dilué (1 à 2 litres pour 10 litres d’eau) puis appliqué.
Décoction de prêle
La décoction de prêle se prépare en laissant macérer une demi-journée 100g de plantes dans 1 litre d’eau. Après avoir fait bouillir le mélange pendant 30 minutes, il faut laisser refroidir puis filtrer.
Infusion de tanaisie
L’infusion, qui s’utilise non diluée, se prépare à raison de 300g de plante fraîche dans 10 litres d’eau bouillante.
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