Le paillage est une technique très utile au jardin : il protège le sol, limite l'évaporation de l’eau, freine la pousse des mauvaises herbes, améliore la fertilité du sol, et garde les cultures au propre. Voici un tour d’horizon des principaux types de paillage et comment bien les utiliser selon l'usage principal au jardin.
Au potager
Au potager, l’objectif du paillage est triple : nourrir le sol, limiter les arrosages et garder les plantes au propre.
On utilise principalement des paillages organiques comme le foin, très nourrissant mais parfois porteur de graines, ou la paille, plus propre et très efficace pour les fraisiers.
Le chanvre est léger, propre et naturellement antifongique : idéal pour les jeunes pousses ou les légumes fragiles.
Vous pouvez aussi recycler les tontes de gazon bien séchées en couche fine, ou opter pour le miscanthus, un paillis végétal très stable et durable.
Le BRF (bois raméal fragmenté), à poser en surface uniquement, est parfait pour structurer un sol vivant. Il favorise la vie microbienne et enrichit lentement le sol.
Pour les cultures en rangées ou les grands potagers, on peut aussi utiliser des films de paillage. Il en existe deux types :
Le film plastique de paillage classique, souvent noir, très efficace pour bloquer les mauvaises herbes et réchauffer la terre. Il est souvent utilisé pour les cultures de fraises, melons ou tomates, mais il n’est pas biodégradable et demande à être retiré.
Le film de paillage bio, fabriqué en amidon de maïs ou autres matières compostables, est une alternative plus respectueuse de l’environnement. Il se dégrade naturellement en fin de saison, tout en conservant les mêmes avantages : réduction des adventices, conservation de l’humidité et gain de chaleur au sol.
Ces films sont parfaits si vous voulez limiter l’entretien ou optimiser la production sur une courte saison. Veillez simplement à bien préparer le sol avant pose, et à fixer les bords pour éviter qu’ils ne s’envolent.
Dans les massifs fleuris et ornementaux
Dans les massifs, le paillage est précieux pour préserver l’humidité, limiter les arrosages et réduire le désherbage, tout en offrant une finition soignée au jardin. C’est aussi un excellent moyen de protéger les racines contre le gel en hiver et les fortes chaleurs en été. Le paillage dans un massif, c’est donc à la fois un soin pour le sol et une touche de design. Vous pouvez même les combiner : une base organique pour nourrir, et une couche minérale pour protéger et embellir.
Les feuilles mortes font un excellent paillage gratuit à l’automne. Elles nourrissent la terre et protègent les vivaces.
Les écorces de pin sont très esthétiques et idéales pour les plantes acidophiles comme les hortensias.
Le chanvre apporte un aspect net et reste bien en place même par vent.
Pour un effet déco et durable, pensez à la brique pilée, chaleureuse et efficace contre les adventices, ou à l’ardoise concassée pour un style plus contemporain.
Autour des petits fruits
Les petits fruits comme les fraisiers, framboisiers, cassissiers ou groseilliers apprécient particulièrement le paillage, qui leur offre propreté, protection et régularité dans les apports d’eau. Le sol reste plus frais et humide, ce qui limite les arrosages et favorise une bonne croissance des fruits.
La paille reste une valeur sûre pour les fraisiers et framboisiers : elle évite les éclaboussures et garde les fruits propres.
Le chanvre est parfait pour cette zone sensible, car il limite les maladies fongiques.
Le miscanthus est aussi une excellente option, très stable dans le temps.
Pour des plantations en rangées, vous pouvez utiliser unfilm de paillage de culture.
Sous les arbres fruitiers et les haies
Sous les arbres fruitiers et le long des haies, le paillage a un rôle clé : il protège le sol, limite les arrosages et surtout, il favorise la vie biologique du sol sur le long terme. Ces zones sont souvent exposées aux mauvaises herbes et aux variations de température, ce qui peut nuire aux jeunes racines ou aux arbres en formation.
Le BRF est idéal : il nourrit le sol tout en stimulant la microfaune.
Les feuilles mortes font aussi très bien le travail en complément.
Le miscanthus fonctionne très bien aussi, notamment s’il y a du vent, car il reste bien en place.
Dans les jardins secs ou méditerranéens
Dans les jardins secs, le paillage est indispensable pour réduire les besoins en eau, protéger les racines de la chaleur et limiter la pousse des mauvaises herbes. Ici, on privilégie des matériaux minéraux, adaptés aux plantes résistantes à la sécheresse comme les lavandes, sauges, euphorbes, agaves ou graminées. Contrairement aux paillages organiques, le paillage minéral ne se décompose pas, ce qui lui confère une grande durabilité. Une fois posé, il peut durer plusieurs années sans être renouvelé.
La pouzzolane est parfaite : elle aère le sol, est très durable et retient un peu l’humidité.
Les graviers ou galets sont très esthétiques et réchauffent bien le sol, mais peuvent devenir brûlants en été.
La brique pilée donne un bel effet rouge orangé et convient très bien aux plantes comme les lavandes ou les agapanthes.
L’ardoise concassée est idéale pour un jardin moderne, elle capte bien la chaleur du jour et la restitue la nuit.
Zones à entretien réduit : allées, haies, talus
La toile de paillage (ou bâche tissée) est très efficace pour supprimer les mauvaises herbes sur de grandes surfaces. On la pose au sol, on y plante les arbustes à travers des incisions, puis on la recouvre d’un paillage décoratif comme des écorces, des graviers, ou de la brique pilée. Cela assure un entretien minimal sur le long terme. À éviter dans les zones de culture active, car elle empêche le sol de respirer.
Conseils pratiques :
Évitez de pailler un sol gelé ou trop humide.
Arrosez avant de pailler pour emprisonner l’humidité.
Évitez les couches trop épaisses (3 à 8 cm selon le matériau).
Pensez à renouveler le paillage organique chaque année.